Histoire de l'association la Mie de Pain


La Mie de Pain est une association d'aide aux personnes en difficulté, née il y a plus de 130 ans dans le 13e arrondissement de Paris. Paulin Enfert, catholique engagé auprès de la jeunesse, crée d'abord un patronage pour occuper les enfants du quartier. Rapidement, l'aide alimentaire aux pauvres apparaît comme une évidence pour Paulin Enfert et les jeunes qu'il accueille. Depuis, les missions de l'association se sont diversifiées, de l'aide d'urgence à la réinsertion sociale et professionnelle.

Paulin Enfert, bienfaiteur de la jeunesse

L'association La Mie de Pain est née de la volonté d'un homme, Paulin Enfert. Né à Nevers en 1853, Paulin Enfert arrive à Paris avec sa famille à l'âge de 4 ans. Ils s'installent dans le 13e arrondissement, dans le quartier de Maison Blanche. Le père de Paulin Enfert y dirige un moulin. Le jeune garçon reçoit une éducation chrétienne. Après la guerre de 1870 et les événements de la Commune de Paris, le jeune homme donne des spectacles de prestidigitation dans des groupes catholiques de jeunesse.

En 1887, souhaitant occuper les enfants de son quartier, il crée le patronage Saint Joseph de Maison Blanche. Au départ, leur seul local était une roulotte. Paulin Enfert y instruit les enfants et organise des activités sportives.

Du patronage à l'aide aux plus démunis

Dès 1889, grâce à un généreux donateur, le patronage s'établit rue Bobillot, où sont encore situés certains locaux de l'association. Le nombre d'enfants accueillis augmente considérablement, les activités se diversifient. Les jeunes du patronage visitent les pauvres de l'arrondissement, un des plus déshérités de la capitale : c'était le quartier des tanneurs et des chiffonniers. Ils se désolent de ne pas pouvoir leur offrir de nourriture. L'un d'eux a l'idée, en voyant une dame nourrir les pigeons, de récolter de la nourriture pour les plus démunis. La Mie de Pain était née.

La Mie de Pain

Avec l'aide de Paulin Enfert, ils achètent une marmite, quelques ustensiles de cuisine, et récoltent des denrées alimentaires auprès des commerçants du quartier. Ils proposent leur première soupe populaire le soir de Noël 1891. D'une vingtaine de personnes le premier jour, la soupe de l'association attire bientôt plusieurs centaines de personnes chaque soir d'hiver. Les jeunes du patronage se rendent aux Halles avec une charrette à bras pour récupérer des vivres, tandis que les plus petits épluchent les légumes après l'école.

De l'urgence à l'insertion

Dès le départ, l'association s'est diversifiée pour offrir une aide plus complète qu'une assiette de soupe : en 1895, un vestiaire est créé, des consultations médicales gratuites sont proposées, ainsi qu'un secrétariat. La Mie de Pain devient une « association loi 1901 » en 1920. En 1932, un dortoir pouvant accueillir près de 300 personnes est ouvert. Le refuge de l'association est encore de nos jours un des plus grands centres d'hébergement d'urgence de la capitale.

En 1969, avec la création d'un foyer de jeunes travailleurs, l'association se tourne résolument vers l'insertion des personnes en difficulté comme un complément évident à l'aide d'urgence. Toujours dans cette optique, des chantiers d'insertion sont mis en place depuis 2002 au sein même des structures de l'association.

De nos jours, la philosophie de La Mie de Pain est toujours l'accueil inconditionnel des personnes en difficulté, doublé pour ceux qui le souhaitent, d'un accompagnement vers une réinsertion sociale et professionnelle.

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